Love to Lock

Sacha et Alex sont en couple depuis de nombreuses années. Ils habitent un appartement dans Bordeaux, et ont toujours un mot gentil pour l'ensemble de leurs voisins et voisines. Ils avertissent toujours les habitants d'un départ à venir, et jamais on n'a entendu le couple divaguer depuis leur installation. 

Alors qu'un soir, des amis viennent rendre visite au couple, ils tombent sur une voisine très anxieuse qui leur indique qu'elle n'a pas vu Sacha et Alex depuis plusieurs jours. Elle qui n'a pas l'habitude de ne pas les croiser, c'est dire son état de panique. La porte de l'appartement est fermée ; elle a le double, mais préfère le confier au groupe d'amis, plus légitime à fouiller les moindres détails des pièces à vivre. 

Les amis s'apprêtent à pénétrer les lieux mais un détail les alerte : le téléphone d'Alex est au sol, comme s'il avait quitté sa poche au moment du départ. Où sont donc passés Sacha et Alex ?

SPOILER : dénouement du jeu

Les joueurs et joueuses se retrouvent dans un appartement décoré à la manière d'un couple très amoureux : des coeurs, des bougies, des photos du couple en vacances. On trouve aussi des cartes postales, une trousse de maquillage, et des prospectus qui s'apparentent à des pubs ou bien des événements passés. Il est nécessaire de commencer le jeu en déverrouillant le téléphone pour son bon déroulé.

À la fin du jeu, les joueurs découvrent un dépôt de plainte tâché de sang laissant comprendre qu'Alex a été victime d'une agression très violente, voire pire, d'un meurtre. Le jeu se termine lorsque les joueurs se retrouvent avec un flyer du Ministère de la Justice dans les mains, accompagné du numéro 116 006, numéro d'écoute d'aide aux victimes. Le flyer s'accompagne d'un mot : "Félicitations, vous avez résolu l'énigme. Tout le monde peut être victime de violences conjugales, peu importe le genre, l'âge ou la classe sociale. Prenez soin de votre entourage." Est donné également un lien vers le site du CIDFF Gironde, Centre d'information sur le droit des femmes et des familles.

RETOUR D'EXPÉRIENCE

Si les joueurs résolvent le jeu avec une difficulté moyenne, il est nécessaire d'appuyer sur le fait qu'il faut commencer par déverrouiller le téléphone au risque de résoudre les énigmes dans le désordre. Autrement, nous avons pris en compte les remarques des joueurs au fil des tests pour arriver à une version finale qui peut s'exécuter en une quinzaine de minutes et pour un à trois joueurs. Le sujet marque, l'utilisation des prénoms non-genrés ne place pas la victime automatiquement dans la case "femme", à l'inverse de l'agresseur qui serait forcément un homme. Fanny, une joueuse, nous confie à la fin du jeu qu'elle a été parcourue de frissons lorsqu'elle a compris le dénouement. 

MODIFICATIONS SUGGÉRÉES

- Le fond d'écran du téléphone doit être plus visible plutôt que zoomé sur une partie de la photo pour que les joueurs percutent plus simplement le lien entre les photos au mur qui sont la clé de la première énigme, et le téléphone. 

- Nous avons supprimé le billet de train de la dernière énigme, car cela ne fait pas sens que quelqu'un disparaisse, visiblement pour s'enfuir, sans ses billets. La narration est donc modifiée : Alex n'a donc plus  quitté le domicile pour s'enfuir, mais a succombé à ses blessures ; Sacha a vraisemblablement caché le corps de sa victime.

- Sur le formulaire du dépôt de plainte, nous avons écrit "Mon partenaire a porté des coups". Or,  l'utilisation du possessif masculine peut porter à confusion et mettre en porte-à-faux notre volonté de ne pas genrer la victime et le/la coupable. Nous préconisons de changer la tournure de la phrase mais sommes tous et toutes d'accord dans le groupe sur le fait que le mot partenaire étant masculin, il peut alors s'utiliser pour parler d'un homme ou d'une femme.